L’ineffable David Syed chez Dentons

novembre 15, 2017

Disparu des écrans radar après avoir connu son heure de gloire avec les US tax lease et contribué au rapprochement entre Orrick et Rambaud Martel, David Syed (53 ans) a décidé de relever un nouveau défi en passant au service de Dentons. Auteur d'un parcours inclassable, celui né sous une bonne étoile d'un père pakistanais et d'une mère irlandaise, a su saisir sa chance (comme aucun autre) à sa sortie de la direction juridique de Renault (4 ans).
Arrivé chez Watson Farley Williams (10 ans), il va rapidement prendre le leadership du bureau parisien de cette UK law firm de 2ème rang à la faveur de l'essor en France des US tax lease et de sa proximité avec Vivendi, non sans l'aide précieuse de Raphaële Courtier.
En 2002, année du départ de J2M de l'avenue de Friedland qui lui vaut d'être auditionné par l'AMF, il est à la manœuvre lors du passage de l'ensemble du cabinet (à l'exception d'un pitoyable anglais déjanté) chez Orrick. L'année suivante, la fin des US tax lease l'oblige à se réinventer. Là où bien d'autres ont échoué, cet habitué des galipettes, pas vraiment formé à l'Ecole du Cirque, réussit à rebondir avec aisance.
Plus ou moins occupé par l'interminable contentieux opposant Vivendi au polonais Elektrim, celui qui a parfois surpris ses interlocuteurs par son impressionnisme juridique, en profite pour s'atteler au développement du cabinet californien en Europe.
Après avoir accueilli plusieurs rescapés de Coudert Brothers, il est la cheville ouvrière, en 2005, du rapprochement avec Rambaud Martel. Considéré par certains comme “le mariage de la carpe et du lapin”, cette union contre nature va progressivement le contraindre à plus s'occuper de management et de stratégie pour finalement s'y atteler à plein temps.
Après 15 ans chez Orrick qui l'ont amené, ces dernières années, à parcourir le monde pour prêcher la bonne parole, cet infatigable globe trotter doté d'une fibre multiculturaliste va pouvoir chez Dentons donner libre court à sa fertile imagination qu'Orrick commençait à ne plus apprécier à sa juste valeur. Pour se faire, il a été promu head de la practice global sovereign advisory qui n'est pas encore enseignée dans les universités de droit. Basé à Londres,  il a apporté dans ses bagages la restructuration de la dette souveraine (60 Md$) du Venezuela qu'Orrick ne souhaitait pas s'occuper. Dans la foulée, Dentons pourrait bien lui demander d'aider son bureau de Washington à récupérer 15 M$ de fees en souffrance sur un projet minier en Guinée.