Latham & Watkins en pleine tourmente

mars 20, 2018

En apprenant la nouvelle après son cours de Zumba, Xavier Farde a d'abord cru à une blague de mauvais goût avant de tomber des nues. Le mois dernier, Latham & Watkins devenait la 1ère law firm à franchir les 3 Md$ de fees annuel et William Voge (61 ans) ne se doutait pas qu'il serait poussé à démissionner avec effet immédiat, et ce, comble de malheur, le jour même de la faillite de la Weinstein Company. Pour certains la roue tourne et parfois plus vite que prévue !
Surnommé Bill comme le président Clinton éclaboussé par l'affaire Monica Lewinsky, le successeur de Robert Dell resté 20 ans à la tête de Latham & Watkins, a reconnu avoir eu une correspondance de nature inappropriée et assidue avec une femme qui n'était ni une collaboratrice ni une cliente du cabinet. Mais de qui s'agit-il? Une femme de ménage comme DSK, une étudiante de l'Université de Berkeley où cet alumni intervenait de temps à autre?
Outre-Atlantique, en dehors du Nevada où le cabinet californien comme d'autres de ses confrères a participé à des séminaires à Las Vegas, on ne badine pas avec la morale. Encore moins depuis l'automne dernier avec Me Too, mouvement relayé en France avec BalanceTonPorc.
En septembre dernier, juste avant cette initiative, Anthony Weiner, l'ancien espoir démocrate à la mairie de New York a été condamné à 21 mois de prison et 10.000 $ d’amende pour avoir échangé des sexting avec une mineure. Auparavant sa femme, Huma Abedin, l'ex-bras droit d'Hillary Clinton, avait demandé le divorce. Quelle histoire ! Va-t-elle se répéter pour Bill Voge qui a souillé le nom de cette law firm créée en 1934?
Élevé dans une ferme de l'Iowa, celui par qui le scandale est arrivé, a servi dans l'armée pour changer de condition avant de débuter chez Latham & Watkins, en 1983, avec un simple law & business degree en poche. Après avoir exercé dans plusieurs bureaux sur le sol américain, il a ensuite rejoint Londres. Devenu associé en 1991, il a accédé au comité exécutif de 1998 à 2002 puis de 2008 à 2012 après avoir été head de la practice finance et co-global head en project finance, sa spécialité.
En 2015, à l'issue de 8 mois de délibérations, il avait été préféré à Jeffrey Greenberg pour devenir le chairman et global managing partner de 2.600 avocats employés dans 30 bureaux répartis dans 14 pays. De nos jours, on ne sait vraiment plus à qui se fier ! Reste à savoir comment Latham & Watkins va s'y prendre pour laver son honneur? A Paris, “le petit doigt sur la couture du pantalon” (et pas autre part comme Bill Voge a certainement dû le suggérer au destinataire de ses sextings), Marina Lott attend les instructions pour faire face aux retombées de cette sordide affaire. Attirés par l'odeur du sang, plusieurs spin doctors ne devraient pas tarder à lui proposer leur aide (sincère et désintéressée) sans savoir que cette fille de Cdt du 2e REP est, bon sang ne saurait mentir, aguerrie.