Si JFK, Sir Winston Churchill, Alfred Hitchcock ont séjourné au Plaza comme Jean Gabin et Marlène Dietrich ensemble à leur retour d'exil et tant d'autres célébrités, Arletty (chambre 312) après son blâme à la Libération pour “collaboration horizontale”, Franck Sinatra, Michael Jackson, Mick Jagger, etc..), plus que quiconque le leader des Rolling Stones a constaté qu'I can't get no satisfaction, ne fait pas partie du vocabulaire des lieux.
Depuis 1999, date à laquelle on lui a confié la destinée de cet établissement de 146 chambres et 45 suites, racheté 2 ans plus tôt par le Sultan de Brunei avant qu'Axa ne lui cède les murs en 2003, François Delahaye s'y emploie.
Désormais chief operating officer du groupe Dorchester Collection, celui dont le parcours est cité en exemple, ne manque pas de rappeler ”un palace n'est pas seulement fait de marbre et de dorures mais aussi d'hommes et de femmes et c'est ce qui fait la différence”.
Sachant que l'on ne peut rien faire sans les hommes et si l'on n'aime pas ce que l'on fait, cet hôtel de 8 étages où le rouge est à l'honneur (2 symboles chers aux chinois l'un pour la chance, l'autre pour la fête et l'argent) peut s'enorgueillir de la compétence et de la disponibilité de ses 555 salariés au service d'une clientèle dont le niveau d'exigence n'a rien à envier à celui de son pouvoir d'achat. Entourés de leur équipe, les piliers des lieux comme Antoine Lair, Werner Küchler, Denis Courtade sont là pour rendre leur séjour inoubliable.
Passé maître dans le divertissement de ses hôtes pourtant souvent blasés, - installation d'une patinoire dans la Cour Jardin, organisation de soirées à thèmes au Relais etc..-, le Plaza a tenu son rang pour fêter, comme il se doit, son centenaire.
Mobilisé depuis plusieurs mois, l'ensemble des corps de métiers de l'établissement dont certains (fleuristes, ébénistes, cordonniers) ont été mis à l'honneur le jour de la cérémonie, ont contribué au succès de cet anniversaire pensé de longue date.
Ainsi Christophe Michalak a laissé libre cours à son imagination en déclinant toute la palette des douceurs (viennoiseries, mignardises, crêpes, confiseries, glaces) pour le plus grand plaisir des 600 invités dont Jean-Luc Allavena accompagné de ses 2 filles, Georges Terrier avec son épouse et Alain Dinin venu seul.
Une pièce montée de 10 mètres de haut leur tendait les bras avec un entremet chocolat praline nappé de rouge tout aussi renversant que la fontaine de Moët laissant échapper 5 mètres plus bas un champagne qui sans être celui dont le nom figure sous l'Arc de Triomphe, a fait l'affaire de tous.
Pour donner encore plus de pétillant à cet évènement, une malle étanche a servi de réceptacle à plusieurs objets de collection : un sifflet de chasseur de fiacre datant de 1913, des lettres de clients célèbres, quelques pièces d'argenterie, une bouteille de champagne Moët millésime 1911, des photos, sans oublier un iPad contenant des vidéo de l'hôtel dont un clip (à ne pas manquer) rythmé par I feel so close to you right now de Calvin Harris.
Enfouie quelque part sous la galerie de l'hôtel, François Delahaye a laissé le soin à l'un de ses successeurs de la déterrer le moment venu.
Invité d'honneur, Alain Delon - auteur d'un mémorable faux bond à un dîner à l'Ambassade de Chine en l'honneur de Gong Li qui l'avait gratifié d'un outil de jardinage - a retrouvé avec émotion l'hôtel où il séjourna pour la 1ère fois, 7 ans après avoir tourné ”Plein soleil”, se rappelant même du prix de la chambre !
D'ici peu leur nombre va augmenter. En effet, 20 chambres supplémentaires dont 15 suites vont être aménagées après le rachat d'immeubles mitoyens (5500 m2 pour environ 140 M€) dont celui qui héberge le Relais.
Disposant de moyens qui ont fait cruellement défaut au Crillon sous l'ère Starwood Capital et Taittinger, pas moins de 250 M€ ont été investis depuis 1997 au 25 avenue Montaigne pour que cette adresse maintienne tout son prestige d'antan dans un esprit de tradition et d'innovation.