Breakfast at Raphael où le temps s’est arrêté

janvier 14, 2014

Se retrouver tôt le matin au Raphael quand on est habitué au Plaza, cela revient un peu à se faire violence ! Réputés pour prendre les choses du bon côté, ces 2 adeptes du 8 rouge impair, à peine assis soupirent ”vivement que le Plaza rouvre ses portes”. S'ils ont déjà réussi à tenir 3 mois, ils savent qu'il en reste encore 5 à attendre. Aussi ont-ils décidé de prendre leur mal en patience et font contre mauvaise fortune bon cœur.
Papillonnant d'un hôtel à l'autre, l'un a aperçu Alain Minc au Prince de Galles où il continue à distiller ses conseils plus ou moins avisés. L'autre a croisé Patricia Barbizet, Stéphane Richard, Henry Lachmann, Bruno Roger, Jean-Pierre Mustier, Luc Rémont, Jérôme Calvet au Shangri La, reconnaissant parmi les invités des banquiers d'affaires Ross McInnesChristian Labeyrie et Jean-François Cirelli. Le cadre, les subtiles compositions florales, la rigueur du service encadré par un ex-du Plaza et la qualité de la formule bien être (48 €) - salade de fruits, yaourt, muesli, confitures maison, jus de mangue, omelette blanche, saucisses thaï, toast etc..- ne sont pas étrangers à cette affluence. A côté, Le Meurice fait pâle figure en dépit des efforts entrepris pour l'up grade du breakfast longtemps laissé pour compte. Une situation dont Gilles August, semble bien s’accommoder. Mais pas cet associé d'un magic circle qui lâche à peine sorti ”on aurait mieux fait d'aller au Park Hyatt”.
A l'hôtel Fouquet's, où le breakfast est servi à l'écart des touristes dirigés vers une salle où les tables sont mieux dressées, histoire de ne pas ”mélanger les torchons et les serviettes”, mieux vaut se contenter de peuLa piètre qualité de la formule continentale (32 €) et du service semblent convenir à ces 2 ex-banquiers leverage finance reconvertis dans le restructuring (l'un dans un fonds, l'autre dans une banque d'affaires), habitués à prendre leur petit déjeuner sur le pousse.
Au Raphael où Anne Méaux a ses habitudes, le mélange des genres est aussi  streichlich verboten (proscrit). La clientèle business est dirigée dans le salon mitoyen du bar, un endroit sombre (la photo en trompe l’œil éclaircit et agrandit la pièce) propice au spleen pour les esprits dérangés, avant d'être installée autour d'une table basse et exigue. Invités à rejoindre le restaurant éclairé par des baies vitrées, les touristes sont mieux lotis.
En apercevant la corbeille clairsemée de quelques mini-viennoiseries sans âme, toute personne bien constituée en prend un coup au moral. Si l'on ne se manifeste pas avec tact, le serveur, seul pour s'occuper d'une vingtaine de convives, - ce jour là, René Ricol était (de loin) le plus connu -, l'attente peut durer 15 bonnes minutes. Une fois, le café servi, mieux vaut en commander un autre dans la foulée idem pour le jus d'orange (pressé minute). La formule continentale (35 €) semble limiter à une corbeille par table soit 5 mini viennoiseries et 2 petits pains pour 2 personnes. Si cela ne vous suffit pas (ce qui est concevable), une jeune femme venue prêter main forte, n'hésite pas à vous dire qu'elle va faire tout son possible pour vous en trouver d'autres. A croire que dans ce haut lieu de l'Occupation, le temps s'est arrêté et que le rationnement est toujours de mise !