Paris Europlace réagit au Brexit, Freshfields et d’autres aussi

juin 24, 2016

En 1963 le Général de Gaulle avait justifié son opposition à l'entrée de la Grande-Bretagne dans la CEE en affirmant que ”la nature, la structure, la conjoncture, qui sont propres à l'Angleterre diffèrent de celles des États continentaux”. Il aura fallu attendre sa retraite anticipée pour que 7 mois plus tard la France lève son veto lors du sommet des 6 de La Haye.
Au 1er janvier 1973, le Royaume-Uni devenait membre avec le Danemark et l'Irlande. Depuis, les relations entre l'île et le continent ont connu bien des soubresauts avec comme dénouement le Brexit.
Ayant anticipé la décision souveraine du peuple britannique de sortir de l’Union Européenne, Paris Europlace n'a pas tardé à réagir sur les conséquences d’une telle situation pour l’Europe et pour la France. 
Ses recommandations sont claires comme son appel du pied. Un coup pied de l'âne déguisé à l'attention de David Cameron. En 2012, le futur ex-Premier Ministre s'était dit ”prêt à dérouler le tapis rouge aux entreprises françaises”. Habitués à tirer les premiers les anglais chantaient depuis longtemps ”Our house is in the middle of our street and something tells you that you've got to get away from it”, un tube de Madness joué en live  lors de la cérémonie de clôture des JO 2012 de Londres
Ainsi pour Europlace, la priorité doit être de relancer la dynamique de la zone euro et de reprendre le contrôle des infrastructures de compensation, qui ne sauraient être situées en dehors de la zone euro, notamment pour des raisons de gestion des risques et de stabilité de la monnaie. L’Europe doit mener des négociations sans concessions sur les conditions de sortie du Royaume-Uni. L’article 50 du Traité Européen doit être mis en application. Le Royaume-Uni, en dehors de l’Union Européenne, n’appartient plus au marché unique européen et doit être considéré comme un pays tiers. De ce fait, il doit perdre le bénéfice du passeport européen pour l’accès aux marchés financiers.
Fort de ses atouts (en énonçant certains d'eux au passage), la Place de Paris se dit prête à accueillir encore plus largement les entreprises qui souhaitent renforcer leur implantation dans l’Union Européenne. Pour ce faire, elle réclame aux autorités publiques la mise en place immédiate d’une stratégie renforcée d’attractivité, y compris réglementaire et fiscale.
Déjà ”au four et au moulin”, le gouvernement saura-t-il faire face à cette nouvelle situation que certains comparent déjà à la chute de Lehman Brothers? Si c'est le cas qui serait alors en mesure d'endosser le rôle tenu avec brio et abnégation, dès l'automne 2008, par Xavier Musca ?
Avec plus de retenu et de contenu, Freshfields a publié, sans partie pris, Brexit - What does it mean for debt products and finance transactions?, une étude succincte, claire et intéressante sur les conséquences de ce vote sur les contrats de prêts et de dettes, les marchés de dettes, les dérivés, les financements structurés, le restructuring. Avec en ligne de mire des aménagements attendus sur les documents standards (LMA, ICMA et ISDA).