Déjà à l'idée d'aller au cocktail d'Eurazeo à la Fondation Louis Vuitton, celui qui n'a pas que des amis craint de se retrouver dans la même situation que l'infortuné Louis Wintorpe III à sa sortie du commissariat de police si quelqu'un de mal attentionné s'avisait de soudoyer une habituée du Bois de Boulogne pour qu'elle se précipite sur lui à son arrivée à l'exposition de la Collection Morozov en s'écriant avec un fort accent brésilien "Tudo bem Nicolas, on ne dit plus bonjour aux copines".
Inutile de lui demander de se montrer aussi entreprenant qu'Ophelia dans Trading Places (1983), cela serait déplacé.
En revanche si la préposée attend l'arrivée de Bruno Le Maire, l'invité d'honneur de cette soirée, Nicolas Huet (50 ans) risque bien, malgré lui, de voler la vedette au Minefi.
De quoi bouleverser le protocole, un comble pour celui dont la posture n'est pas sans rappeler C-3PO, le droïde protocolaire obséquieux et hautain, réputé pour sa loquacité et qui se plait à étaler ses compétences.
Suffisamment préoccupé depuis l'annonce du remplacememt de Philippe Audouin, après 20 ans de maison, par William Kadouch-Chassaing qui lui succède comme CFO, le general counsel d'Eurazeo qui fête ses 10 ans dans le fonds coté en Bourse, sait bien que nul n'est indispensable.
Mais ce versaillais d'adoption qui vient à Paris en 2 roues et se rend en vacances à Pornic pour sortir son bateau à voile, a su concilier, tant bien que mal, l'attrait du large avec celui du private equity.
En tout cas mieux que les invités de Carlyle venus fêter le 1er LBO du fonds américain, en France. A l'issue du closing sur Genoyer, plusieurs d'entre eux étaient tombés à l'eau, en rentrant d'une sortie en mer bien arrosée. Un signe prémonitoire puisque ce LBO allait sombrer.
De là à penser que White & Case l'a détaché, 2 ans, après ses débuts dans la law firm, pour s'en débarrasser, il n'y a qu'un pas que personne n'a franchi.
Arrivée dans les bagages de François Leloup en provenance de Moquet Borde (4 ans), Nicolas Huet va rester 2 ans chez Genoyer pour aider, du mieux possible, à sauver les meubles, avant de revenir chez White & Case. Au bout de 4 ans et contre toute attente, il est nommé associé.
À la peine pour développer sa clientèle, en dehors de sa relation privilégiée avec Carlyle qui l'implique sur Terreal, il décide de jeter l'éponge, en 2011. Lui a-t-on forcé la main? Cela ne nous regarde pas.
A la faveur d'un deal avec Eurazeo, co-investisseur aux côtés de Carlyle sur Terreal, il conseille, en mai 2010, Gilbert Saada sur Fonroche rebaptisé depuis Reden.
Ce dernier l'invite à le rejoindre sans se douter qu'il ne serait plus là à son arrivée. Sur fond de divergences stratégiques avec Patrick Sayer notamment sur les PIPE, il quitte Eurazeo, 1 mois avant l'arrivée de son “poussin”.
Sans être Calimero, il arrive à ce membre du directoire de se sentir parfois un peu délaissé et de broyer du noir. Cela a été encore le cas lors de la démission, le jour de la Toussaint, de Jes Staley intervenue après celle de Leon Black, à cause de ses relations passées avec Jeffrey Epstein.