Àprès avoir assisté la veille au Pavillon Ledoyen, au charity event réussi de l'ONG EliseCare, à la table d'Alain Bastid, son invitée, Benoît Sellam, son épouse et une partner de Patrick Maisonneuve, non loin de Cyril Benzaquen et Guy-Hubert Bourdelle alias super résistant, comment ne pas accepter de déjeuner le lendemain Chez Max.
Présenté comme une institution du quartier de la Tour Maubourg, cet établissement fût du temps où il s'appelait le Café Hélice, le lieu de rendez-vous d'un réseau de résistance, ce que l'actuel propriétaire, Frédéric Vardon, qui a sévi aux cuisines du 39 V, ne se cache pas de rappeler sans en préciser le nom.
Mais le sait-il lui même quand son jeune commis de salle découvre au détour d'une conversation l'origine de l'expression “rappelle-toi du vase de Soissons”.
Perché au dernier étage d'un immeuble de l'avenue Georges V, avec vue sur le Mont Valérien, ce restaurant avait obtenu * au Michelin. Cathay Capital aimait s'y rendre en s'accommodant plus ou moins de la présence d'Olivier Dardel, du temps où l'ex-acolyte du regretté Jean-Marc Forneri était chez Klépler.
En entrant, on découvre une salle de bistrot à l'ancienne qui aurait pu servir de décor à La traversée de Paris (1955) et à Inglourious Basterds (2009) mais Tarantino lui avait préféré Le bistrot la Renaissance utilisé par Claude Zidi pour y tourner Les Ripoux 1 et 2.
Du coup, à la place du strudel, Chez Max, on vous sert une tatin avec un boule de glace au caramel (15 €) de chez Martine Lambert. Cela vous évite de vouloir y écraser votre cigarette comme l'Oberführer Landa.
Déjà vous savez ce que vous allez prendre au dessert et comme le chef de rang est de Madagascar, vous demandez une boule de glace à la vanille et ce avant même d'avoir commandé votre entrée et votre plat.
Après avoir pris une ventrêche de thon La Nutria (58€) sans grand intérêt et un peu trop salée, elle pourrait vous être servie dans sa boite à conserve, le résultat serait le même, vous attendez que le poulet de Bresse sauce aux morilles (48€) accompagné d'endives cuites soit à la hauteur de vos attentes.
Servi mi-cuit, vous le rapportez en cuisine après que le jeune commis en salle, vous ait dit qu'il ne s'y connaissait pas en cuisson, pour vous entendre dire par le chef, il aurait pu être mieux cuit. Sans blague !
D'accord avec lui, vous retournez à table et en attendant d'être servi, vous apprenez pourquoi Gide a déménagé du Cours Albert 1er en mangeant votre endive cuite à point.
Un associé, coiffé la mèche sur le côté comme super résistant, s'était enfermé à clé dans les toilettes avec une collaboratrice pour ne pas être dérangé. Mais doué comme il l'est, il n'avait pas réussi à rouvrir la porte et avait dû appeler l'agent de sécurité pour être libéré.
Au moins, il n'avait pas été surpris en pleine action comme cet associé devenu plus tard managing partner par une femme de ménage, au petit matin en train de batifoler sur le coin de son bureau avec celle qui allait succéder à sa femme. La morale est sauve.
Moins fougueux et plus à cheval sur le règlement intérieur, son successeur en avait fait autant à sa secrétaire en dehors des heures de bureau avec à la clé un heureux évènement.
Ce temps que les jeunes de 20 ans n'ont pas connu, a amené Jacques Buhart et d'autres à faire leur devoir. Ce qui est tout à leur honneur. En rejoignant McDermott, homonyme d'un concurrent de Schlumberger, cet avocat qui n'a pas raté une miette de Tokyo Vice, et pour cause, a pris le risque que quelqu'un d'espiègle lui demande s'il forait profond.
Difficile après avoir attendu son plat et entendu tout cela, de ne pas faire des taches sur la nappe. Une fois arrivé à bout de votre plat peu ou prou le pendant de la poularde du bourdonnais, sauce mafé, carottes rôtie et fonio, togarashi et shichimi servi à Matignon par Mory Sacko * à l'occasion d'un séminaire franco-sénégalais, vous restez sur votre faim.
Ce que vous avez goûté aurait pu être bien meilleur comme le canard laquais de l'Imperial Treasure bien loin d'égaler celui du Shang Palace. En tout cas, votre volaille ne vous pas ébloui comme le vol au vent avec son demi homard breton (55 €) copieusement servi du Café des Ministères, Après le fromage, un comté (15 €) bien affiné servi avec 2 feuilles de salade, votre dessert arrive. Comme c'est la dernière part de Tatin, vous découvrez à vos dépens l'explication de 13 à la douzaine d'où sa taille.
Au moins, à défaut, comme la veille, d'avoir été surpris par la qualité du dîner concocté par le staff de Yannick Alleno pour 300 invités, ce déjeuner a eu le mérite de vous rappeler l'époque où cet endroit servait à ses clients des carottes Vichy et aux autres, collabos et occupants ayant accès au marché noir, des plats beaucoup plus élaborés. Mais au final, vous avez passé un bon moment bercé par cette page d'histoire vous rappelant l'époque où vous regardiez en culotte courte Les Dossiers de l'écran présenté par Alain Jérôme, et cela n'a pas de prix.
Rien à voir avec le 35, au 35 rue jacob où seule la soupe aux panais et à la poire (14 €) mérite de figurer à la carte. Tout le reste, en dépit d'un service attentionné, devrait finir en bas de l'escalier dont la descente est pour le moins dangereuse et suicidaire pour les femmes perchées sur des talons.