Oh non pas lui ! Sans surprise, c'est la réaction épidermique que Paul Lignière a suscité auprès de la plupart des invités quand ils l'ont aperçu à son arrivée, d'un pas gauche, au cocktail des alumni de Linklaters organisé, hier soir, dans les locaux du magic circle pour ses 50 ans à Paris.
Rien d'étonnant quand on connait le degré d'estime, auquel le portaient ses confrères qui n'ont jamais cachés leur embarras quand il les accompagnait pour pitcher et plus tard lors de sa nomination comme managing partner.
Si sa servilité a fait le bonheur de Londres, en revanche la crédibilité du bureau de Paris en a pâti, accélérant la fuite des talents et sa chute dans le ranking de Chambers.
Toujours prompt à se croire plus beau qu'il ne l'est, nombreux sont ceux qui ont appris que l'Institut Catholique de Paris où cet énergumène sévit désormais, a enregistré une croissance à 2 chiffres de ses inscriptions et s'apprête à ouvrir un campus non pas à Lourdes mais à Rouen.
Quant à ses manières notamment celle de tenir sa tasse comme un paysan son bol, elles en ont amusées plus d'un, même si personne ne l'a encore surpris à boire comme Tony Montana la coupelle servant de rince-doigts.
En entendant cela, Nathalie Hobbs qui a tombé la robe pour prendre des cours d'histoire de l'art et du patrimoine à Londres, se serait exclamée “Ah la cathédrale peinte par l'impressionniste Manet”.
Pas de peau mais celle qui ne l'a pas sur les os, a fait une confusion assez répandue chez ceux peu familiers avec la culture française.
Il ne s'agit évidemment pas d'Edouard Manet auquel le Musée d'Orsay consacre actuellement une expo à 4 mains avec Edgar Degas que Joanna Gumpelson pourtant bien plus occupée qu'Aymar de Mauléon qui depuis qu'il a hérité du bureau de Thierry Vassogne se réveille plusieurs fois, en sueur, au milieu de la nuit, a fait visiter à son fils de 10 ans mais de Claude Monet.
Au demeurant, le Musée du Luxembourg consacre une expo inédite au frère de l'ami de Georges Clemenceau, intitulée “Léon Monet, frère de l'artiste et collectionneur”.
Mais celle qui aurait hérité du surnom de Jabba à Hong Kong auprès de certains cantonais et expats facétieux ayant appris qu'elle aimait les cuisses de grenouille, ne s'est pas formalisée pour autant.
À la différence d'autres invités qui ont trouvé que Mathieu & Pauline, le traiteur retenu n'était pas à la hauteur de ce pince- fesses. De fait, il était non seulement difficile de se rassasier mais également de se désaltérer avec la chaleur de plomb qui régnait sous l'Atrium à peine atténuée par la petite porte donnant sur une cour encombrée de fumeurs.
Pour trouver du vin, il fallait faire la queue comme en période de rationnement à l'unique stand de wine testing.
À croire que comme Raymond Bettoun, il remercie Dieu en se contentant de pain et d'olives ou qu'il vit d'amour et d'eau fraîche, Christophe Vinsonneau, trop heureux de retrouver de vieilles connaissances qu'il n'avait pas vu depuis 20 ans, n'a pas prêté attention à cette pénurie.
Malheureusement, les infortunés alumni n'étaient pas au bout de leur peine. Si Françoise Maigrot, l'actuelle managing partner du bureau de Paris dont la prodigalité s'apparente plus à celle de Pierre Mendès France que d'Eddie Barclay, a expédié son discours, ce ne fût pas le cas de Michael Campell dans le rôle du retour de la momie.
Celui auquel Jean-Marc Lefevbre qui n'est pourtant pas tout jeune, a succédé après son remplacement par Michael Canby comme managing partner à Paris, a assommé son auditoire d'un interminable discours de 10 pages, inaudible en raison d'une sono défaillante que personne n'a écouté tellement il était barbant.
Pour tenter d'égayer cette soirée dont Florent Mazeron, auréolé d'une victoire au MMSport White Collar Challenge, s'était proposé d'assurer la sécurité, un atelier photo était mis à la disposition des invités pour se faire tirer le portrait et repartir avec un souvenir. Sans oublier un blind test musical par équipe où il n'y avait rien à gagner pas même un goodies de Linklaters.
Certainement, après s'être assuré qu'il ne croiserait pas Fabrice de la Morandière, futur alumni, ni Arnaud de la Cotardière, retenu par une audience, Marc Loy est venu avec son épouse, France Portman qu'il a connu chez Linklaters. Laquelle s'est associée avec Fritz Rossi, le fils de l'antiquaire parisien qui comme d'autres de ses confrères, a fait couler plus ou moins d'encre à l'occasion de certaines ventes notamment à Drouot en passe d'ouvrir son capital à des investisseurs.
Parmi les autres couples qui se sont formés chez le magic circle et ont duré, le plus glamour d'entre eux, Barbara et Arthur de Baudry d'Asson, avait fait le déplacement.
En quittant la rue Marignan pour se mettre à son compte, après le départ de son époux chez Cleary Gottlieb, qu'elle ne fût pas sa surprise d'entendre le client, BNP Paribas, lui dire, "on veut que vous continuez le dossier que l'on vous a confié jusqu'à sa fin".
Une marque de confiance qui en dit long sur les aptitudes, le sérieux et la capacité à délivrer de celle qui a créé Union School “from scratch”.
Si Marie et Olivier Jauffret sont venus ensemble, Marc Petitier a préféré ne pas accompagner Fanny, peut être, pour éviter de faire une mauvaise chute dans les escaliers après avoir été malencontreusement poussé par inadvertance. Avant d'être rappelé à Dieu, Thierry Vassogne, bourré comme un coing, avait connu la même mésaventure en trébuchant ainsi à son domicile.
Parmi les absents de marque, David Aknin, Bertrand Cardi et Olivier Diaz figurent en tête de liste, suivis loin derrière par Georges Dirani, toujours pas remis d'une insolation à Rolland Garros où il accompagnait Jean-Laurent Bonnafé.
En revanche, malgré un emploi du temps chargé Vincent Ponsonnaille était là comme Emmanuelle Henry aperçue plus tôt dans les jardins de l'Interallié à chercher un trèfle à 4 feuilles pour qu'il porte chance à son ex-cabinet qui en a bien besoin.
Pour s'en convaincre, il suffisait de voir la tête que faisait Bertrand Andriani dont l'équipe infra a été, en partie, décimée quand il a aperçu Gilles Endreo demandait à l'orchestre, pas le meilleur de la Capitale, de jouer un air de Bronski Beat & The Communards.
En entendant dans le brouhaha, le mot beat, il a failli s'étrangler en buvant. Quel mal à cela, en ce mois de la Pride, où Linklaters comme d'autres law firms met temporairement son logo aux couleurs du rainbow pour soutenir la cause LGBTQIA+. Pour faire plus simple accepter les autres avec leurs différences même si cela “troue le cul” à certains irréductibles.
Il est vrai qu'il n'y a pas meilleur moment pour se lâcher qu'à cette période de l'année, Bredin Prat l'a bien compris. Cela fait depuis longtemps que la programmation musicale du Prix Jean-François Prat comporte I feel love, Up side down et d'autres titres pour le moins suggestifs pour distraire la faune artistique conviée à cet event mondain.
En tout cas, ce n'est pas Pierre Clermontel qui s'en plaindra, même si le beach volley féminin n'est pas sa tasse de thé. À la différence de Patrick Laporte, retraité depuis 1 an, surpris entouré de plusieurs de ses ex-collaboratrices qu'il faisait asseoir sur ses genoux, son bureau ne disposant pas de chaise sauf pour les collaborateurs priés de venir avec la leur.
Arnaud Fromion qui a prévu de bientôt raccrocher les gants avant de finir en roue libre comme of counsel, était très écouté par ceux soucieux de connaître l'ambiance qui régnait chez Goodwin et les rumeurs circulant sur Adrien Paturaud.
Enfin, parmi ceux que l'on croyait disparu des écrans radar pour toujours, certains ont été surpris d'apprendre par Roberto Cristofolini, lui-même, qu'il officiait chez Norton Rose comme partner. Pour s'en assurer, certains ont jeté un coup d'oeil sur le site du cabinet devenu le cimetière des éléphants des ex-Gide.
Finie à 1 AM, cette soirée qui n'a pas tenu toutes ses promesses, loin de là, ne risque pas de laisser un souvenir impérissable à tous ceux qui s'y sont rendus. Au moins comme motif de satisfaction, retenons que ceux qui n'ont pas pu se libérer, n'auront pas de regrets.