Que de souvenirs chez Numicos

décembre 5, 2023

La dernière fois que vous aviez poussé la porte de cette adresse, cela remonte à 2005. À l'époque, c'était La table de Joël Robuchon et vous aviez déjeuné avec Richard Parolai quand il était encore avocat.
À son retour au Centre d'affaires du Trocadéro, Yves Wehrli, croisé dans la rue, vous avait demandé pourquoi vous inviter dans ce genre d'endroit. Vous lui aviez répondu qu'ayant déjà été chez Jamin avec ce partner titrisation, vous aviez envie d'aller ailleurs.
Depuis Daniel Zerbib a succédé à Richard Parolai qui a tombé la robe après son départ d'OrrickPascal Agboyibor lui a rendu la monnaie de sa pièce. Désormais aubergiste, il vit sur les rives du lac de Côme avec Georges Clooney comme voisin.
Atteint par la limite d'âge, le prédécesseur de Mathieu Remy a quitté la rue d'Astorg et la dernière fois que vous l'avez croisé, il finissait de déjeuner avec Thierry Arachtagi en terrasse au Café Marigny et lui avait demandé de l'inviter à l'arrivée de l'addition.
Faire cela devant vous n'avait pas manqué de vous rappeler Les Guignols de l'info caricaturant Guy Roux. Lequel croisé à l'enterrement d'Emmanuel LimidoBenjamin Cohen était resté dehors devant le seuil de l'église, de peur de commettre un pêché, n'avait pas hésité, sans le moindre scrupule et encore moins de décence, à solliciter l'aide de Jean-Luc Michaud encore sous le choc du rappel à Dieu de son ami.
Résultat, l'AJ Auxerre était cédé 16 mois plus tard au chinois James Zhou. Parti trop vite comme James Gandolfini, l'inoubliable interprète de Tony Soprano, ce n'est pas le fondateur de Financière Centuria, connu pour sa parcimonie, qui vous aurait invité dans ce restaurant situé non loin de l'église Saint Honoré d'Eylau assidument fréquentée par Loïc Védie et sa petite famille.
Quand il était chez ABN Amro, invité par la banque, ensemble vous aviez déjeuner sur le pouce juste à côté de la table de Laeticia Hallyday et Caroline Barclay tout juste remariée avec Michel Coencas, l'ex-CEO de Valfond. Dans un salon de coiffure faisant aussi office de snack, vous vous étiez contenté d'un plat de pâtes et d'une pana cotta.
Au 16 avenue Bugeaud, Jean-Louis Nomicos est installé depuis fin 2010, juste après que Joël Robuchon ait fermé sa table. Mais il risque de devoir changer d'adresse avec la volonté de la mairie de Paris de remplacer le nom de ce Mal de France figure de la colonisation de l’Algérie par celui d’Hubert Germain, compagnon de la Libération et ministre décédé en 2021.
Pur produit Ducasse dans le giron duquel il a travaillé, 15 ans durant, dans divers établissements (La Terrasse, L'horloge, Louis XV), ce marseillais (56 ans) devient Chef chez Lasserre (9 ans) avant de se mettre à son compte.
Mal Installé à la table 9, où votre convive, le créateur d'Airparif, est à 9 heures au lieu d'être à midi, vous commandez comme lui le menu de saison (110€), délaissant le plat signature du Chef, les macaroni aux truffes noires et foie gras de canard, parmesan et jus de veau corsé (65€).
Il faut dire que cette recette vous l'avez souvent pratiqué avec Flora Mikula quand elle officiait aux Saveurs de Flora, ce qui ne nous rajeunit pas l'adresse ayant fermé en 2008.
Après avoir fini votre déjeuner composé de noix de coquilles Saint-Jacques en tartare aux huîtres suivi d'un lièvre à la royale, risotto de céleri et pour finir d'une pomme confite comme une tarte normande, vous n'êtes pas mécontent de votre choix. Et ce, même si Rooster, situé tout près de la Place André Zirnheld, reste, de loin, l'adresse que vous préférez pour sa cuisine raffinée, son cadre épuré, son ambiance et la qualité de son accueil.
En sortant pour vous rendre rue de L'Ecole de Médecine à la conférence ARE, vous passez devant la table de PPDA en train de finir son repas avec un ami. En lui rappelant le Festival du film d'entreprise de Biarritz où 30 ans plus tôt, tout jeune journaliste, vous l'aviez rencontré avec Claire Chazal, topless, coincé entre lui et Jean-Marc Sylvestre à la piscine de l'Hôtel du Palais, il se rappelle de vous.
Et pour cause, vous aviez touché François Périgot, à l'époque président du CNPF, en plein entre les yeux, à  à la fin d'un dîner où DGM avait distribué des sarbacanes aux convives.
Après qu'il vous ait demandé des nouvelles de Michel Cazaroni et lui avoir répondu qu'il avait pris sa retraite après la vente forcée de DGM à Avisa, vous évitez de lui demander des siennes car il est temps d'écourter la discussion pour se diriger avec votre convive vers la place du Trocadéro avant de se rendre rive Gauche en empruntant la Passerelle Debilly.
Cela tombe bien puisque construite, 1 an, avant l'Exposition Universelle de 1900 en l'honneur du Gal de Billy tombé à Iéna (1806), cet ouvrage d'art remonte à la Belle Epoque, courant architectural dont votre repas a été rythmé.