Nadim Barouki se retourne dans sa tombe

décembre 16, 2024

Il y a de quoi s'étrangler en voyant que celui qu'il a formé sans le déformer bien que proche de Philippe Villin qu'il a croisé sur plusieurs deals chez Paribas, fait désormais dans l'indigne.
De quoi précipiter dans la tombe, cet ex-banquier M&A, rangé des voitures depuis 7 ans, parti prendre une retraite bien méritée au Mesnil-Saint Simon non loin de l'une des résidences secondaires d'Andrea Bozzi dont l'intéressé qui aime se rendre intéressant, est devenu proche.
Un bien pour un mal puisque Nadim Barouki qui se porte comme un charme est comparé pour les besoins de ce billet à Warren Beatty, un quaterback des Rams de Los Angeles dans le remake d'Heaven can wait (1978).
Habitué à sa désinvolture depuis avoir fait sa connaissance au cocktail d'IK Partners après le départ de Baptiste Vaissié chez Lehman Brothers en private debt qu'il avait croisé chez ING lors d’un stage avec Alexandra Dupont sur lequel il n'est pas besoin de s'étendre, lui rappeler quelques règles de savoir vivre ne serait pas inutile.
Propulsé head du private equity, en 2012, à 35 ans, après le départ de plusieurs banquiers seniors d'Hawkpoint suite à son rachat par Cannacord Genuity, il arrive sur les recommandations de François Khayat chez Lazard après avoir passé 13 ans auprès de son mentor.
Lequel a vu son “Charlie” comme il l'appelait avec affection, un surnom aussi répandu à Achrafieh qu’à Bab El Oued, voler de ses propres ailes et se faire un nom en midcap dans le private equity. À ses côtés, il a bien plus appris qu’auprès de Xavier Marin chez ING (1 an).
Ce mouvement l’a amené à couper les ponts avec Franck Cygler mais pas avec Cachou après que ce dernier lui ait reproché de rejoindre l'ennemi juré de Rothschild & Co.
À l’issue d’une décennie passée boulevard Haussmann où les années comptent doubles, ce fan du Parrain (1972) accompagné d'un italien et d'un corse, s'est jeté dans le grand bain en rejoignant Evercore pour ouvrir son bureau à Paris. Avec en ligne de mire Centerview qui a plusieurs longueurs d’avance avec Mathieu Pigasse à sa tête qui selon certains il aimerait bien avoir.
Ce n’est pas gagné puisqu’Evercore est encore installée dans un Morning en face d'Essaouira, un restaurant marocain comme son nom l'indique. En arrivant, il a trouvé sur place, Laurence Hainault, une transfuge de Credit Suisse, devenue senior managing director TMT de la banque américaine. Si elle fait le poids face à Vincent Le Stradic dit Le Sadique, on ne peut pas dire qu'elle lui fait de l'ombre.
Que l’on se rassure, d’ici peu, Evercore qui a signé un bail de 9 ans, va déménager au 90 rue de Courcelles, un hôtel particulier, entièrement rénové, de 1800 m².
Mais au lieu de rapporter comme Centerview directement à New York, ce trio va devoir composer avec la Perfide Albion. Mieux vaut savoir comment cela s'est passé pour Oaktree en France et pour le découvrir quoi de mieux que reprendre contact avec Baptiste Vaissié parti rejoindre son oncle à Singapour.
La pression à moins qu'il ne s'agisse d'autre chose de moins avouable, à quelque peu, fait perdre le sens des réalités à ce père de 3 filles dont l'épouse n'est pas étrangère à son ascension. Autant le lui faire savoir avant qu'il ne soit trop tard.
Recevoir un appel le lendemain du lender led d'Alcentra sur Entoria pour vous demander si vous continuez vos leaque tables M&A que vous avez interrompues depuis 2020, ne vous prend pas au dépourvu, tant vous maîtriser l'exercice.
En revanche, découvrir que votre interlocuteur considère le listing à l'étranger de plusieurs filiales de Vivendi comme des deals M&A alors que cela relève de l'ECM, commence à vous inquiéter sur ses connaissances en finance qui ne sont pas aussi étendues que les vôtres.
Au final, à part un deal comptabilisé pour la moitié du montant qu'il vous annonce puisque son client détient déjà 43% du capital de la cible, les 2 autres n'auraient pas été comptabilisés par Opérations Financières étant announced et pas completed.
Un peu surpris par son côté cavalier, mais quoi de plus naturel pour celui qui a tenu ce rôle, en 1994, au Bal des Débutantes, vous ne vous formalisez pas pour autant jusqu'à entendre “Tu sais, les autres journalistes les retiennent".
À cette réflexion déplacée, vous ne répondez pas “pendant que tu y es, dis moi que tu es devenu le banquier d'affaires de GBL”. Mais cela vous fait tout de même remonter le temps quand, 12 ans plus tôt, Emmanuel Hasbanian, du mauvais côté d'un dual track, avait franchi le rubicon.
Agacé que son deal ne soit pas crédité, il avait eu le malheur de réagir de la sorte “Quand Londres va découvrir notre place dans ton classement, je pense que ton abonnement ne sera pas renouvelé”. Difficile de tomber plus bas.
Pour celui dont le nom n'est pas encore frappé du sceau de l'infamie comme ce banquier de Deutsche Bank, Dieu soit loué, on n'a pas encore atteint cette extrême.