Blow-Up, résume bien le chemin parcouru par la fondation HSBC. Destiné à soutenir et récompenser la création contemporaine dans son ensemble sans restriction de thème, d'âge ou de nationalité, le prix pour la photographie n'a cessé de s'agrandir et de contribuer à la promotion du 8ème art comme le fit à sa manière la Palme d'or en 1967.
Chaque année, ce prix dont la renommée dépasse désormais les frontières attire un nombre croissant de photographes parmi lesquels figurent des professionnels aguerris, des étudiants fraîchement sortis des Beaux Arts et des amateurs plus ou moins éclairés. Bon sang ne serait mentir puisque dans le passé, la fondation a primé sans le savoir, le fils de Peter Lindbergh.
Pour cette 18ème édition, la fondation a reçu près de 800 dossiers de candidatures venus du monde entier contre 500 l'année précédente. Les plus convaincants ont été retenus par un comité composé de personnalités incontournables du monde de la culture et de responsables d'HSBC, épaulé par un conseiller artistique de renom. Cette année, cette fonction a été confiée à Emmanuelle de l'Ecotais, historienne de l'art et responsable de la collection photographiques du Musée d'Art Moderne de Paris.
A l'issue d'une 1ère sélection de 70 candidats, le jury en a retenu 10. L'originalité et la qualité des photos présentées au cours d'une conférence de presse, laissent penser que le choix a dû être cornélien pour désigner les 2 lauréats. Comme leurs prédécesseurs, la fondation va accompagner pendant un an Cerise Doucède et Noémie Goudal en organisant 4 expositions à travers la France et en publiant chez Actes Sud un recueil de leurs photos, tiré à 3000 exemplaires.
Au delà de l'engouement suscité autour de ce prix, c'est la démarche d'HSBC qui est largement plébiscitée. Absolument rien n'est laissé au hasard et ce depuis la genèse de ce prix qui remonte à 1987, quand le CCF, à l'initiative de Michel Pébereau et Chantal Nedjib, décidait de se diriger dans cette voie en confiant l'illustration du rapport annuel à un grand photographe.
Raymond Depardon, Sebastiao Salgado ou encore Antonio Ribeiro ont accepté de se plier à cet exercice pour le moins singulier. La retranscription sur papier argentique de la réalité de la vie, a permis à la banque de mieux illustrer sa capacité à comprendre ses clients et à les accompagner.
Cette proximité avec le monde de la photo a rapidement débouché sur l'organisation de plusieurs rétrospectives de l'agence Magnum et à un partenariat avec le Centre National de la Photo logé à l'époque au Palais de Tokyo.
Souhaitant plus s'impliquer notamment dans le choix artistique, la banque décidait, en 1995, de créer la fondation CCF pour la photographie. Son lancement fût annoncé à l'occasion des Rencontres d'Arles, une manifestation soutenue par la banque. Devenu 10 ans plus tard, HSBC France, la fondation changea aussi de nom.
S'inscrivant plus ou moins dans la politique de mécénat du groupe HSBC axée sur l'éducation et l'environnement, la légitimité acquise par le prix HSBC pour la photographie a contribué à assurer sa pérennité. Parmi les nombreuses initiatives prises par la fondation figure son implication dans l'opération des ”clics et des classes” initiée par le ministère de l'éducation nationale.
A leur manière, d'anciens lauréats du prix ont revisité la sempiternelle photo de classe avant d'exposer les clichés aux Rencontres d'Arles; avec à la clé un voyage de classe inoubliable pour tous les élèves concernés. Parvenir à atteindre une telle notoriété dans son domaine de prédilection et à faire un aussi bon usage du budget alloué, constitue une prouesse et aussi un exemple à suivre.