La vache ! Outre cette exclamation, Guilhem Bremond, apprenant le départ de Pascal Agboyibor après celui de Saam Golshani, a dû attraper des cheveux blancs. Par les temps qui courent, le press release concernant l'ex-head du desk Afrique pouvait laisser penser à un cas de MeeToo.
Heureusement, à la différence de Zac Barnett, partner de Chicago dont Mayer Brown s'est séparé depuis peu, il n'en n'est rien.
Même si au vue des éléments du dossier, le comportement de l'ex-protégé de Stephan Alamowitch chez Orrick ne semble pas avoir été exemplaire. Idem pour celle impliquée dans cette "collaboration horizontale". Mais comment cela est-il arrivé pour se terminer ainsi ?
De là, à chercher des circonstances atténuantes à celui dont l'ascension était citée en exemple dans toute l'Afrique francophone, il n'y a qu'un pas.
En tout cas, une chose est sûre, Feydeau actuellement à l'affiche à la Comédie Française, un temps soutenu par Orrick avant d'être remplacé par Reed Smith, n'aurait certainement pas renié ce Vaudeville.
En s'inspirant de la trame de “l'hôtel du libre échange” où mensonges, quiproquos, dessous de table et entre deux portes tiennent le spectateur de la salle Richelieu en haleine, le rôle principal, celui de l'entrepreneur Pinglet, reviendrait à cet ex-managing partner.
Quand ce dernier apprend que sa bonne (une associate) batifole avec le neveu de l'architecte Paillardin (un counsel), il se met en colère.
Dans le rôle de Martin, on retrouve le beau-père du counsel.
En mettant la mouche à l'oreille à son ami Pinglet, il vend la mèche sans rien savoir comme son interlocuteur de ce ménage. La bonne et le neveu s'étant bien gardés d'ébruiter leur relation. Laquelle a été découverte par inadvertance par la fille de Martin qui connait bien la bonne. découverte dans le lit conjugal avec son époux.
Surprise de devoir rendre son tablier, cette dernière adresse un courrier à Pinglet. Sûr de son fait, il n'en tient pas compte et n'en réfère pas à qui de droit. Cet oubli va finalement se retourner contre lui du moins en apparence.
Au moins, cette histoire impliquant d'autres protagonistes et détails qu'il n'est pas opportun de mentionner, a le mérite de montrer que l'intéressé “n'est pas de bois” comme Pinocchio, encore moins une marionnette comme a pu le constater la law firm californienne.
Martin Luther King qui a tant oeuvrer pour les droits civiques ne l'était pas non plus si l'on en juge par l'attention assidue que lui portait Edgar Hoover et pas seulement pour assurer sa sécurité avec le piteux résultat que l'on connait.
Cette référence à l'ancien patron du FBI n'a évidemment aucun lien avec la présence d'Alain Juillet chez Orrick même si ce dernier a appartenu à la DGSE et en connaît un rayon sur les homos, les opérations du service action, il s'entend.
Auteur d'un article remarqué sur Airbus dans Challenges, cela l'a conduit à disparaître des écrans radar. Qu'un temps et seulement de la liste téléphonique de l'US law firm. La prudence est mère de sureté, autant le rappeler.
Plus près de nous, J2M n'a pas toujours prêté attention à ce dicton. Sa rencontre avec Christel Delaval, 2 ans après son éviction de Vivendi, lui a insufflé une telle énergie que ceux qui les ont surpris ensemble dans les lounge d'Air France, se frottaient les yeux en le voyant aussi désinhibé.
Quant à ses convives, ils n'auraient jamais crû qu'il était capable de tenir de tels propos que par convenance on évite d'aborder à table. Cette rencontre lui a permis de rebondir et de quelle manière !
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de cet associé qui l'année où il établit un record en collectant 23 M$ à rapporter au 1,05 Md$ de revenus d'Orrick au niveau mondial, a été prié de faire ses cartons, du moins si l'on s'en tient à la version officielle. La tentation est grande de rappeler qu'il n'y a de service si grand qu'on ne peut les payer que par l'ingratitude.
D'autres peuvent avancer que le succès peut monter à la tête et donner à certains (un directeur général du FMI, un ministre du Budget et l'un des producteurs les plus célèbres d'Hollywood par exemple) un sentiment de supériorité, de puissance voire d'impunité.
Dans ces circonstances, se croire intouchable comme une “vache sacrée”, au point de transgresser les règles lors d'une visio-conférence ou à d'autres occasions, n'a rien d'étonnant.
En attendant, adopter la politique de l'autruche n'est pas indiquée car cette attitude favorise les rumeurs. Celle du règlement de comptes interne où il se serait fait piéger, l'enquête ayant été confiée à Freshfields dont plusieurs transfuges ont rejoint Orrick Paris, étant la plus répandue.
Sans oublier les immanquables supposés arrangements dans le monde des affaires en Afrique. Espérons que ces quelques lignes auront le mérite d'y remédier sans avoir la prétention de “mettre l'église au milieu du village”. Sachant que la fidélité est l'un des piliers du mariage religieux, cette expression pourrait paraître, à certains, comme déplacé.
Mais n'est-ce pas le rôle d'un “grand frère” (digne de ce nom) de tenter de venir en aide, tant faire se peut, à un “petit frère” dans la tourmente sans pour autant excuser son attitude ?
Devançant la réaction de Lionel Zinsou ou d'autres tontons (évidemment pas macoutes), c'est un vieil ami de l'Afrique qui a pris les devants en se jetant à l'eau. Sans grand mérite, sachant comme le dit si bien Fabrice Éboué "mieux vaut savoir nager comme un blanc et courir comme un noir que le contraire". Certainement une variante chez les Bamilékés du dicton "mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade".
Sans être glorieux (c'est le moins que l'on puisse dire), les faits ne sont pas aussi infamants que pouvaient le laisser supposer un press release rédigé dans l'urgence et repris sans discernement. Notons qu'au départ de Michel Frieh, DLA Piper a réfléchi à deux fois avant d'en publier un.
En tout cas, avoir tenté le diable en recrutant puis en sous estimant la réaction de quelqu'un sans savoir à qui on à faire, est tout simplement incompréhensible.