En moins de 3 jours, quelques amis de la Chine se sont rendus, tour à tour, à la garden party de l'Ambassade de RPC (toujours sans chef de mission diplomatique), à la soirée de la KT Wong Foundation et au déjeuner du Chinese Business Club. A ces différentes occasions, ils ont rencontré (au Pré Catelan) le président de l'Assemblée Nationale, Claude Bartolone, (au Théâtre du Châtelet) l'ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon et (au salon Garnier du Grand Hôtel) le ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg.
Parmi ces 3 événements qui se sont déroulés avant, pendant et après la fête nationale de l'Empire du Milieu, le mieux représenté était le dernier. Non seulement en raison de la présence d'un ministre en exercice mais aussi pour la qualité de l'exposé de ce dernier et celle de l'auditoire qui l'écoutait. Moins percutant que le Détachement Féminin Rouge du Ballet national de Chine que certains avaient pu apprécier et applaudir la veille (avec autant de ferveur que le Lac des Cygnes auparavant), l'éloquence de cet ancien premier secrétaire de la conférence a très facilement capté, l'attention de l'auditoire.
Enlevé, précis et concis, à l'évidence, ce discours ne provenait pas de son conseiller spécial, la pièce rapportée du déjeuner, réputé dans le petit monde du distress (y compris au Ciri) pour son arrogance (inversement proportionnelle à sa taille) mais surtout pour sa capacité à tout compliquer à l’extrême. Autant dire qu'avec ce profil pour le moins singulier, les relations entre la France et la Chine ne sont pas prêtes de connaître le ”grand bond en avant” prôné par l'Elysée, soucieux de rééquilibrer la balance commerciale entre nos 2 pays. Avec on l'espère, plus de réussite et surtout moins de dégâts que l'illustre initiative lancée en 1958.
Juste avant l'intervention toujours aussi attendue de Yan Jufen, head du CCPIT, Arnaud Montebourg s'est volontiers prêté (avec la décontraction et l'aisance qui le caractérisent) au jeu des questions. Familier de ce club où les guan xi se font rapidement et très naturellement (un tour de force quand on connait l'extrême méfiance des chinois), Olivier Dassault a montré l'exemple en étant le 1er à se jeter à l'eau. Nul doute qu'un sinophile n'aurait pas manqué de rapprocher cette initiative périlleuse à la traversée à la nage du Yangtsé par Mao, longuement remise au goût du jour en juillet dernier sur CCTV. Un signe qui ne va pas dans le sens de l'ouverture si l'on en croit les spécialistes.
En tout cas, le Chinese Business Club, initiative privée d' Harold Parisot, où se côtoient des entreprises chinoises (Huawei, Avic, ZTE, China Telecom, Bank of China, ICBC..) et françaises (Carrefour, LVMH, Kering, Public System, Dalloyau...) de toute taille, a réussi à devenir, en peu de temps mais avec beaucoup de conviction, une alternative au comité France-Chine du Medef trop souvent considéré comme confisqué par les membres du CAC 40. Avec par dessus tout, un sens de l'accueil réputé pour son minimalisme.