OAS Veille, 60 ans après l'apparition de ce slogan sur les murs d'Alger, certains pourraient s'en inspirer à la lecture de ce classement comme d'autres se sont employés à défendre bec et ongle le périmètre du droit.
Dans L'insoumis (1964) abordant cette page noire de notre histoire, un ancien légionnaire (Alain Delon) porte secours à une avocate (Lea Massari) enlevé par l'OAS alors qu'elle vient à Alger défendre des terroristes du FLN.
Si Florence Henriet n'est pas une auxiliaire de justice et qu'Hervé Pisani cite à tout va Don Fabrizio Salina “Il faut que tout change pour que rien de change” dans Le Guépard (1963) où joue le protégé de Luchino Visconti, tentons, tout de même, d'aider l'ex-dircom de Freshfields qui sans le vouloir s'est fourrée dans un sacré guêpier.
Mais à l'impossible nul n'est tenu et même au 13e RDP, cette délicate opex n'aurait pas été confiée au 1er venu. En découvrant que cette insulaire à mi-temps aime tenir la barre autour de l'ex-lieu de villégiature de Louis Renault, on se demande si cette mission ne devrait pas plutôt être confiée au Commando Hubert de peur que si elle tombe à l'eau, elle ne finisse comme les regrettés Eric Tabarly, Edouard Michelin ou Olivier Metzner. Sans oublier Robert Maxwell qui lui n'a manqué à personne sauf à ses créanciers.
Tout d'abord, commençons par rendre hommage à cette mère de 4 filles dont l'ainée vient de se marier pour sa contribution à la notoriété du Barreau de Paris auprès du grand public.
Éligible à la médaille de la famille, elle a préféré s'abstenir d'y postuler en apprenant le nombre d'enfants (le double du sien) d'Antoine Bonnasse (avec la même femme), tout de même 6 de moins que celui de la mère de Mireille Mathieu. A la lecture du classement de Forbes, d'aucuns ne vont pas manquer de dire qu'elle aurait été bien inspirée d'en faire autant.
Déjà à la manoeuvre avec le palmarès des avocats du Point qui à chaque édition ne manque pas de faire grincer les dents, elle remet le couvert avec celui de Forbes.
Qui peut le plus, peut le moins ! Avec cette nouvelle initiative, il ne s'agit pas de répertorier 257 law firms en leur attribuant des étoiles comme le guide Michelin mais de classer 40 avocats présentés comme les plus proches du CAC 40.
Pour ce travail de romains confié à un comité de pilotage dépourvu de centurions, cette quinquagénaire s'est entourée d'Ondine Delaunay, journaliste passée chez ODA sévissant désormais à la LJA et de Ghislain de Lagrevol, ex-juriste à la Croix Rouge. Excellent choix car ce dernier ne sera pas de trop pour panser les plaies causées par ce Top 40 dont l'effet n'a rien à envier à la traversée des 40èmes Rugissants.
A sa décharge, en espérant que le PNF ne se penche pas sur cet article comme sur celui de François de Labarre de Paris Match dans l'affaire Takieddine ayant conduit Michèle Marchand derrière les barreaux, disons que cette fan de San Antonio a fait honneur à Frédéric Dard en faisant en sorte que “Tout objectif flou conduit obligatoirement à une connerie bien précise”.
Avec son sac à dos et son coûteau selon l'expression empruntée à Anne-Sophie Noury, cette ex-rédactrice en chef du magazine ADN d'August Debouzy, pilote de la communication et des relations extérieures de Droit & Croissance depuis 2012, ne parle que de ce qu'elle connait le mieux.
Qui peut le lui reprocher, sachant que n'étant pas journaliste, elle n'est pas tenue par le devoir de déontologie. Que l'on se rassure à la différence des avocats, les journalistes non plus.
Outre sa vision réduite, son accès limité aux directions juridiques destinataires du questionnaire servant d'alibi à ce classement, on ne peut s'étonner du résultat surtout quand on connaît leur poids (en dehors de quelques exceptions) chez les blue chips du CAC 40. Tout de même, 70% ont été sollicités pour les besoins de ce classement. Lequel n'a pas bénéficié du même budget photo que celui du Point comme on peut s'en apercevoir.
Dès l'accroche, le la est donné. L'absence de Didier Martin, désormais rangé des voitures si l'on en juge par l'Instagram d'Eva Stattin, peut s'expliquer. En revanche, tel n'est pas le cas de George Terrier qui comme Jean-MIchel Darrois, Jean-Pierre Martel et Jean Veil, a directement accès aux CEO en plus des DJ.
Notamment avocat de LVMH où son ancien bras droit officie comme advisor de Bernard Arnault et group executive vice president administration & legal affairs, l'ex-associé de Davis Polk, devenu counsel, n'est pas sollicité quand il l'est pour négocier l'achat de masques avec un fournisseur chinois.
En revanche, c'est le cas de Vincent Brenot, associé en droit public chez August Debouzy qui place autant d'avocats (4) que Darrois Villey. À croire que ces 2 structures indépendantes boxent dans la même catégorie. Mais quoi de plus naturel pour la law firm la plus recommandée, 2 années de suite, par Le Point. La récidive est donc bien caractérisée.
Les coups de pouce à l'endroit de certains sont tellement visibles comme le passage sur la croisade menée par la téméraire Sophie Vermeille que tous ces doigts suscitent l'émoi à l'instar de La vie d'Adèle (2013) chez les anti LGBT, d'autant que les oublis sont légions. On veut bien que le talent n'attend pas le nombre des années mais tout de même préférer Antonin Levy à Hervé Temime en white collar, dépasse l'entendement.
On peut se demander en quoi le droit social a plus de poids auprès des DJ que le restructuring, une practice pourtant bien plus technique et matriarcale uniquement représentée par Saam Golshani. Et dire qu'après le départ de Maurice Lantourne, vent debout, Alexandra Bigot s'était opposée à son arrivée chez Willkie après avoir mis une veste à l'un de ses compatriotes.
A la stupeur générale, Dominique Bompoint et dans une moindre mesure Olivier Assant, Patrick Dziewolsky manquent à l'appel.
Après avoir bien débuté avec Pierre-Yves Chabert (n°1) qui devance Benjamin Kanovitch (n°2) arrivé à Jacques-Philippe Gunther (n°3), le classement n'est déjà plus shomer shabbat et ce n'est pas Caura Barszcz, un temps en froid avec la coupable, qui dira le contraire.
Quand bien même l'anti trust tiendrait une place aussi importante, ce père d'un french bastard a certe repris du poil de la bête chez Latham & Watkins mais pas au point de devancer dans cette practice le point G de BDGS ni Didier Théophile de Darrois Villey. Au demeurant, après lui, le classement bascule par ordre alphabétique comme pour Le Point. Du coup, le 4 (四) que les chinois redoutent comme le rappel à Dieu passe à la trappe et permet à Gilles August d'apparaître à la place du mort derrière l'ex-managing partner de Willkie Farr & Gallagher.
Cette US law firm qui vient de déménager est représentée par Dominique Mondoloni. Parmi les 91 like qu'il a reçu sur Linkedin après l'annonce de sa présence dans ce Top 40, il a cherché en vain celui de Marine Lallemand.
Peut être dépitée de ne pas figurer parmi les femmes retenues ou de découvrir celles qui lui ont été préférées, cette associée de DLA Piper préfère ne pas se faire remarquer au moment où plusieurs de ses associés cherchent à partir. Il faut dire que Cleary Gottlieb, Shearman & Sterling et Skadden représenté par Armand Grumberg dans ce classement controversé, tentent de recruter comme Latham & Watkins en M&A. À croire que Pierre-Louis Cléro, l'un des seconds coûteaux nominés parmi d'autres, est à la peine.
Même si la parité laisse un peu à désirer, plusieurs femmes sont classées dont Marianne Pezant en M&A. Ce choix n'a pas manqué de surprendre ses associés de Paris qui avaient tous refusés de la faire passer equity partner avant que Londres ne décide du contraire.
Forbes lui rend donc justice et rien que pour cela ce classement a trouvé sa raison d'être. Mais après avoir lu l'article consacré en Une à Aya Yakamura, artiste malienne au nom japonais désignée artiste francophone de l'année, les lecteurs resteront sur leur faim puisque les quelques lignes consacrées à l'associée de la rue d'Astorg ne le mentionnent pas.
Il faut dire que dans l'ensemble, les présentations des nominés sont plates comme une planche à pain ou le pays de la talentueuse et espiègle Angèle, l'étoile montante de la pop urbaine francophone qui n'a pas sa langue dans sa poche.