Quand vous habitez à 2 pas de la station Rue de la Pompe où pas plus tard que ce soir vous avez croisé Ludovic Tronc avant de vous y engouffrer en lui lançant dans un cri du coeur “dépêche toi avant qu'il ne soit trop tard“, il y a de quoi avoir des sueurs froides en lisant ce roman puisque parmi les victimes figure, Gérard Hugues, l'un de vos voisins.
Au moins, vous avez échappé au pire, pas comme ceux qui se sont jetés, sans trop réfléchir, sur Confessions en la mineure dont l'auteur plus que le livre a fait couler beaucoup d'encre.
L'un d'entre eux qui n'est pas un inconnu ne se doutait pas des conséquences de son geste ni des autres qui ont suivi. Aussi, cet avocat mina aurait bien pu figurer dans ce roman policier publié chez Gallimard pour seconder sa consoeur bamiléké, évidemment après la levée de sa suspension prononcée par le Conseil de l'Ordre.
Non seulement parce qu'il fréquentait le même club que l'auteur de L'affaire Sylla. Mais attention à ne pas se méprendre il ne s'agit pas du 78 à Douala où y traînaient une certaine Chantal et Fatouma avant qu'elle ne se fasse appeler Marie-Hélène après avoir épousé son blanc et l'autre son président, leurs ainés de 35 ans.
Beaucoup plus respectable et plus proche, c'est le Club Efficience situé à Paris même s'il peut aussi faire office de club de rencontres en cas d'affinités.
Ce cénacle où se presse le gotha noir, mais pas que, a vu passer comme une comète Noami K, de son nom de plume. On peut dire que cela tombe bien puisque sur la pochette où elle pose dans la tenue d'Eve, son loup l'est aussi.
C'était avant qu'elle ne rentre chez Orrick et en ressorte la bourse pleine après en avoir vidé plusieurs et parte s'installer à Genève bien après qu'elle se risque à l'écriture comme au piano.
Ayant eu du nez, cette “bounty” s'est offerte la coquetterie de se le refaire, la pince à linge qu'elle se mettait pour dormir n'ayant pas fait effet.
Avec Solange Siyandje, on change de registre puisque pour son 1er essai, cette avocate de Palais a tapé dans le mille en rejoignant une prestigieuse maison d'édition.
Quant à la trame de ce thriller où se mêlent son expérience acquise dans les prétoires, des spécificités propres à la culture africaine de l'ex-AOF et de l'ex-AEF, l'univers des laboratoires pharmaceutiques et leurs tests cliniques associés aux enjeux financiers en résultant et bien d'autres ingrédients.
Sans surprise, on trouve ceux nécessaires à la réalisation du ndolè mais pas du bongo'o ni du poulet DG.
Les clins d'oeil ne manquent pas, ainsi quand l'on découvre que l'une des 5 victimes est retrouvée dans son appartement de la rue Poulet près de la station Château Rouge, on ne peut que sourire en se rappelant qu'après avoir échappé de peu à l'attentat manqué, comme les autres, du Petit Clamart, Yvonne De Gaulle avait demandé à l'escorte des motards des nouvelles de ses poulets. Le quiproquo qui en a suivi n'était pas piqué des vers.
Pensant que la femme du Général s'alarmait du sort de ses collègues alors qu'il s'agissait de celui des volailles transportées dans le coffre de la DS présidentielle, l'un d'eux, peut être pas le plus futé, répondit en effectuant le salut réglementaire “RAS, aucun parmi nous n'a été touché”.
Il faut dire que ceux mis sur l'Affaire Sylla ne semblent pas être les meilleurs éléments de la brigade criminelle si l'on en juge comment ils ont mené l'enquête. Pensant trouver le coupable idéal, ils ont interpellé Moussa Sylla, un paisible marabout wolof polygame, habitant Trappes et préparant des “remèdes de grand mère” dans le sous-sol de son pavillon de banlieue.
Aux antipodes de son confrère Ali Sidibe installé à Montreuil, accusé de 9 viols et 23 escroqueries et qui attend son procès prévu en mai prochain. Dire que ces policiers vous ont fait penser aux Inconnus pourraient sous d'autres cieux moins cléments que notre douce France, vous attirer de gros problèmes. À l'inspecteur Jacques Clouzeau, il y a des limites à ne pas dépasser.
Demandons-nous seulement s'ils n'avaient pas été trop marqués durant leur formation, par l'affaire SK 1 et qu'après les ratés ayant permis à Guy Georges d'allonger la liste de ses victimes avant son interpellation, ils redoutaient de passer à côté d'un autre dangereux serial killer comme Thierry Paulin surnommé le tueur de grands-mères.
De quoi être mal noté par sa hiérarchie devenue encore plus irritable depuis le déménagement l'ayant conduit de l'Ile de la Cité à la Porte de Clichy.
Heureusement pour l'infortuné guérisseur que l'une de ses patientes prévenue de ce qui lui arrivait, appela son amie Agathe dont la fille, avocate, accepta de quitter un déjeuner d'anniversaire pour aller l'assister en garde en vue.
Sachant pertinemment que Patrick qui avait réservé, comme chaque mois, une chambre dans un palace parisien, allait devoir “se la mettre sous le bras”.
Call of duty oblige, elle accepta, sans broncher mais pas sans frissonner en pensant à ce qu'elle allait rater. La balance de la justice avait penché en faveur du sacrifice imposé par le serment qu'elle avait prêté quelques années plus tôt devant la 1ère Chambre de la Cour d'appel de Paris sans aller jusqu'à faire don à la France de sa personne.
Quelqu'un d'autre qui se contentait comme hôtel pour ses passades du Terminus Nord, s'en était chargé bien avant elle.
Dans le roman de Naomi K, Ornella, passionnée de musique, retrouvait ses camarades de jeu au Royal Monceau en mettant en pratique les paroles de la chanson qui fît connaître France Gall “lorsque le sucre d'orge parfumé à l'anis coule dans la gorge d'Annie, elle est au paradis”.
Qui sait, Béatrice et Ornella se sont peut être croisées sans le savoir dans cet hôtel qui de palace n'a que le nom, n'étant, de très loin, pas à la hauteur de cette distinction.
Il n'a plus qu'à prier, malheureusement plus à Notre Dame, pour que la nation le soit pour le rendez-vous de cet été où les JO de Paris 2024 semblent être aussi bien engagés que l'Affaire Sylla.
Grâce à Dieu et à l'opiniâtreté de Béatrice, et après divers rebondissements, elle va finir par être résolue, évitant la survenance d'une erreur judiciaire.
Après cette Mitzvah, cette bonne fée a pu retrouver Patrick pour leur rendez-vous mensuel, heureusement sans le sien.
Ensemble, ils ont sablé le champagne, du Dom Pérignon, de quoi faire plaisir à Bernard Arnault, toujours prompt à mettre en avant les produits de son groupe sans vergogne, avant de passer aux choses sérieuses au son d'About Damn Time de Lizzo.
Espérons, sans saccager la chambre de l'hôtel comme l'agent OSS 1001, plein de fougue, s'y était employé dans OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire (2021).
Comme une suite de ce roman policier est attendue, on devrait être rapidement fixé sur l'état des lieux.